Diététique chinoise

La diététique chinoise est une discipline vieille de plusieurs millénaires. Elle s'appuie sur les grands principes de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) : le Qi, le Yin et le Yang. Elle peut être associée à une autre pratique de la MTC (acupuncture, ...). Le principe général de la diététique chinoise est que pour traiter des maux "Yang", il faut consommer des aliments "Yin", et vice-versa.

Généralités sur la manière de s'alimenter

L’alimentation est bien évidemment un point important dans l’hygiène de vie, puisque celle-ci revient trois fois par jour. Toutefois, il faut faire attention à ne pas réduire toute l’hygiène de vie à l’alimentation.

Du point de vue chinois, l’alimentation est directement en relation avec la fonction Rate, puisque c’est elle qui régule la faim, métabolise les aliments pour les transformer en énergie, sang et liquides organiques. Elle met aussi de côté le surplus et les impuretés qui seront éliminées essentiellement par les selles. Or, à la fonction Rate est rattachée la réminiscence, le fait de ressasser les choses. Donc si nous cherchons à être perfectionnistes dans le domaine de l’alimentation, nous allons obtenir l’inverse de l’effet recherché, en blessant la fonction Rate.

Pour les Chinois, s’alimenter, c’est se soigner. Il n’y a pas de dichotomie entre l’absorption d’aliments et la prise de médicaments, ni de différence marquée dans la manière d’accompagner un plat ou de prendre des médicaments (une personne en fin d’été qui a beaucoup de chaleur ne va pas prendre de médicaments, mais manger des melons ou des pastèques…). On retrouve cette idée chez Hippocrate : "Chaque menu est une ordonnance".

Dietetique chinoise

Pour bien manger, (selon les préceptes des Chinois) il n’est pas nécessaire de manger chinois. Ainsi, les conseils donnés ici seront à la base des produits occidentaux, adaptés à notre culture culinaire et à notre climat (il y a plein de bon sens dans la cuisine occidentale…)

De même, il est conseillé de consommer de préférence des produits de saison et provenant de la région d'habitation (la Nature sait ce qu'elle fait ...)

Conseil du Professeur Leung Kok Yuen : "Pour obtenir un effet maximum du traitement traditionnel chinois, je vous recommande de ne modifier que progressivement votre alimentation en suivant les conseils de votre praticien"

Le petit déjeuner

Son but premier est de « rincer » les boyaux du système digestif, encrassés par une longue position horizontale durant la nuit.

Pour ce faire, une relativement importante quantité de boisson devrait être ingurgitée. Les Chinois préfèrent évidemment le thé, puisque cette boisson est à la fois tiède (donc ne demandant pas trop d’énergie pour être réchauffée par le tube digestif) et de nature fraîche (éliminant ainsi les inflammations éventuelles).

Pour des raisons culturelles et de plaisir, on peut ajouter quelques aliments peu copieux et peu lourds à digérer, mais éviter les aliments trop gras (comme la charcuterie par exemple). Durant la matinée et jusqu’au déjeuner, l’organisme va vivre sur l’énergie fabriquée et mise en réserve lors du dîner de la veille. Le point de vue chinois sur ce sujet rejoint parfaitement les connaissances biologiques modernes selon lesquelles il faut environ 12 h pour digérer complètement un repas.

Généralités sur le thé

Pharmacopée chinoise

15 000 tasses de thé sont bues chaque seconde dans le monde ! Quel engouement pour cette boisson naturelle et saine la plus consommée juste après l'eau.

Chaque famille de thé a des bienfaits pour la santé. Les thés verts et noirs par exemple ont des propriétés anti-oxydantes qui protègent le corps des dégâts de l'oxygène et des radicaux libres. Le thé vert en particulier contient aussi des vitamines qui préviennent la cécité, les retards de croissance et sont un très bon cicatrisant de la peau. Le thé a des vertus antibactériennes et anti-virales, contre le diabète, l'asthme, l'ulcère de l'estomac, les affections ophtalmiques, il réduit aussi le stress oxydatif, stimule l'intellect... Boisson sans calorie et sans sodium, il stimule le système nerveux par sa théine, facilite la digestion par ses tanins astringents... autant de bonnes raisons pour se mettre au thé !

Le déjeuner

Il s’agit d’un repas pris surtout pour ne pas avoir faim jusqu’au dîner. Très souvent d’ailleurs, pour des raisons professionnelles, il est consommé dans des conditions peu optimales. Il n’est pas non plus toujours possible de préparer des mets de qualité. Bien entendu, la qualité du déjeuner sera maximale s'il peut être pris chez soi, loin de toutes préoccupations professionnelles.

C’est un repas qui devrait être pris assez tôt, plutôt 11 h 30 – 12 h que 13 h – 14 h, du fait d'un petit déjeuner peu copieux ou frugal...

Le déjeuner (que nos amis du Nord appellent le dîner !) devrait être relativement léger (ne serait-ce que pour éviter de dormir toute l’après-midi !), mais agréable puisqu’il s’agit d’une pause.

Évidemment, sont à éviter dans la mesure du possible tous les déjeuners du style sandwichs.

Calendrier de fruits et légumes (non exhaustif)

  • Hiver : clémentine, banane, mangue, ananas, kiwi, orange, citron, poire, lychee, kaki, anone, noix de coco, pomme, carottes, panais
  • Printemps : orange, pomme, poire, rhubarbe, carotte, pissenlit
  • Été : fraise, framboise, mûre, myrtille, airelle, groseille, groseille à maquereau, cassis, cerise, pastèque, melon, pêche, mirabelle, abricot, figue, poivron, concombre, courgette, carotte, tomate, tomate-cerise
  • Automne : raisin, poire, grenade, kaki, datte fraîche, anone, pamplemousse, orange, carotte, fenouil, courge, potiron, citrouille, mâche, frisée, chou, châtaigne

Herbes et autres aromatiques : coriandre, persil plat, basilic, ciboulette, menthe, aneth, curcuma, gingembre, caroube

Le dîner

C’est le repas le plus important de la journée pour deux raisons :

  • La journée professionnelle ou d’activités est terminée, et l’esprit est libre de toute préoccupation
  • Il est possible de préparer un repas avec des plats à la fois agréables, un peu travaillés et bien présentés (contrairement au repas de midi où l’on n’a pas toujours le temps nécessaire). Les plats proposés peuvent jouer sur les couleurs et les saveurs tout en restant simples.

Ce repas, sans être pantagruélique, est relativement copieux puisqu’on a le temps de le déguster, et il est bon de profiter de la convivialité possible (bien entendu en fermant la télévision et en remettant la lecture du journal à plus tard).

Le dîner (que nos amis du Nord appellent souper !) est idéalement pris aux alentours de 19 h. Il est suivi d’une petite promenade tout en continuant la discussion ou les activités calmes, le coucher ayant lieu au moins 2 h après la fin du repas.

La digestion complète de ce repas n’aura lieu qu’une dizaine d’heure plus tard (donc vers 6 h du matin), ce qui permettra de passer la matinée sans avoir faim malgré un petit-déjeuner peu copieux.

La nature des aliments

Outre une texture, une couleur et une saveur, chaque aliment possède une nature. Classiquement, les Chinois distinguent 5 natures : chaud, tiède, neutre, frais et froid.

La nature d'un aliment est définie par l'effet que cet aliment va produire en étant absorbé, et non pas par sa chaleur mesurée au thermomètre. Par exemple, la pastèque est un produit de nature froide ; son absorption va entraîner un refroidissement de l'organisme.

Les aliments de nature chaude ou tiède vont élever la température de certaines zones du corps et activer l'énergie de certains organes. Les aliments de nature froide ou fraîche vont abaisser la température dans certains endroits du corps et ralentir la circulation du sang et de l'énergie.

Tous les aliments que nous avalons possèdent d'une part une nature intrinsèque. Mais, d'autre part, en fonction du mode de préparation de l'aliment, (cuisson, grillade, macération, etc.), celui-ci va pouvoir changer de nature (par exemple, plus il sera cuit longuement à feu fort, et plus il tendra à être de nature chaude).

Globalement, sauf exception, les produits du règne végétal seront plutôt frais ou froids, tandis que les produits provenant du règne animal (directement comme la viande, ou indirectement comme le lait ou les oeufs) seront tièdes ou chauds. Plus précisément, les aliments qui poussent ou vivent dans un milieu aqueux (rivières, lacs, mers) sont de nature plus froide que ceux qui se trouvent sur la terre ferme. De même, la viande des animaux très musculeux et énergiques sera de nature plus chaude que celle des animaux passifs.

Les aliments de nature chaude

D'un point de vue chinois, un aliment est dit "de nature chaude" si, une fois absorbé, il dégage une chaleur importante dans l'organisme. Notons que cette nature ne dépend pas de la température prise au thermomètre mais de l'aliment lui-même (ainsi que de sa préparation).

Les aliments de nature chaude éliminent fortement le froid, réchauffent l'organisme, dilatent, assèchent un peu et activent beaucoup la circulation du sang et de l'énergie dans les méridiens. Ils aident aussi à reconstituer la vitalité Yang. D'un point de vue médical, ces aliments peuvent soulager ou éliminer des troubles de nature froide.

Au contraire, un excès d'aliments de nature chaude (épices, piment, alcool, etc.) développent de la chaleur (voire du Feu) au niveau du système digestif (estomac et foie). Les symptômes suivants peuvent alors apparaître : bouche amère, douleur épigastrique, soif de boissons froides, odontalgie, aphtes, etc.

Exemples d'aliments de nature chaude :

  • Céréales et graines : quinoa, soja
  • Légumes : ail, échalote, asperge, persil
  • Produits animaux : agneau, mouton (surtout rein), crevette, viande rouge en général
  • Huile : soja
  • Condiments, épices : basilic, cannelle, clou de girofle, gingembre, moutarde, poivre, piment, origan
  • Boissons : café, thé noir fumé, alcool
  • Aliments plus exotiques : Sorgho (plante d'origine africaine ressemblant au maïs), fenugrec (graines d'origine moyenne-orientale), œuf de caille, raifort (racine utilisée comme condiment)

Les aliments de nature tiède

D'un point de vue chinois, un aliment est dit "de nature tiède" si, une fois absorbé, il dégage une certaine chaleur dans l'organisme.

Les aliments de nature tiède éliminent un peu le froid, réchauffent un peu l'organisme, dilatent et activent la circulation du sang et de l'énergie dans les méridiens. Ils aident aussi à reconstituer la vitalité Yang.

D'un point de vue médical, ces aliments peuvent aider à soulager ou éliminer des troubles de nature froide. Au contraire, ils vont aggraver une maladie de nature chaude.

Exemples d'aliments de nature tiède :

  • Céréales et graines : riz glutineux, avoine, épeautre, cacahuète, graines de potiron, graines de courge, graine de tournesol, graine de sésame
  • Fruits : noix, dattes, orange, pêche, cerise, abricot, cassis, mûres, prune, raisin, coing
  • Légumes : poireau, potiron, ciboulette, carotte, châtaigne, ciboule, fenouil, lentilles
  • Produits animaux : poulet, anchois, anguille, cerf, faisan, foie de porc, foie de volaille, mouton, cervelle de bœuf, lait de brebis
  • Huiles : de soja, de Carthage, de sésame grillé
  • Condiments, épices : ail, oignon, vinaigre, gingembre, cornichons, sucre roux
  • Boissons : vins cuits, valériane, badiane, réglisse
  • Aliments plus exotiques : Litchis, longane (fruit d'origine chinoise), jujube (fruit d'origine chinoise), mirin (saké très doux)

Les aliments de nature neutre

La nature neutre est une nature équilibrée. Les aliments appartenant à cette catégorie n'ont pas d'action réellement refroidissante ou réchauffante sur l'organisme. Ils peuvent être agrémentés par des aliments tièdes ou frais, en fonction de la saison, des besoins et de la constitution de l'individu. Ces aliments représentent donc les aliments de base.

Exemples d'aliments de nature neutre :

  • Céréales et graines : patate douce, maïs, petits pois, riz complet, riz blanc, graines de soja, pomme de terre, fèves, millet, graines de courge, graines de sésame
  • Légumes : choux, brocoli, carotte, citrouille
  • Produits animaux : calmar, rognons de porc, jaune d’œuf, foie de génisse, bœuf, carpe
  • Huiles : arachide, courge, tournesol, pépins de raisin
  • Condiments, épices : sucre, levure de bière
  • Fruits : fraise, noix de coco, prune, figue, papaye, raisin
  • Aliments plus exotiques : Racine de lotus, nid d’hirondelle, haricots azukis (haricot rouge du Japon), cornilles rouges et noirs (haricot d’origine africaine), graines de lotus, gombo (fruit d’origine africaine)

Les aliments de nature fraîche

D'un point de vue chinois, un aliment est dit "de nature fraîche" si, une fois absorbé, il entraîne un léger abaissement de la température de l'organisme. Les aliments de nature fraîche éliminent légèrement la chaleur, refroidissent un peu l'organisme et le sang, condensent et ralentissent modérément la circulation du sang et de l'énergie dans les méridiens. Ils sont aussi assez difficiles à digérer et leur absorption peut entraîner, si l'organisme est faible, des stagnations d'aliments dans le système digestif.

D'un point de vue médical, ces aliments peuvent aider à soulager ou éliminer des troubles de nature chaude. Au contraire, ils vont aggraver une maladie de nature froide.

Au contraire, un excès d'aliments de nature fraîche développe du froid au niveau du système digestif (estomac et foie). Les symptômes suivants peuvent alors apparaître : frilosité, teint pâle, mauvaise circulation sanguine, etc.

Exemples d'aliments de nature fraîche :

  • Céréales et graines : blé germé, orge germé, millet, sarrasin, houblon
  • Légumes : aubergine, concombre, céleri, champignons, épinards, haricots verts, laitue, radis, bette
  • Produits animaux : œuf de cane, blanc d’œufs, grenouille, escargot, carpe, fruits de mer
  • Huiles : de palme, de sésame, de tournesol
  • Fruits : mandarine, mangue, orange, citron, pomme, poire, mûres, rhubarbe
  • Aliments plus exotiques : Haricots mungo (d'origine chinoise), radis Daïkon (radis chinois appelé aussi radis d'hiver), pousses de bambou, tofu (pois fermenté d'origine chinoise), fleurs de lys.

Les aliments de nature froide

D'un point de vue chinois, un aliment est dit "de nature froide" si, une fois absorbé, il entraîne un abaissement de la température de l'organisme. Les aliments de nature froide éliminent fortement la chaleur, refroidissent l'organisme et le sang, condensent et ralentissent puissamment la circulation du sang et de l'énergie dans les méridiens. Ils sont aussi difficiles à digérer et leur absorption peut facilement entraîner des stagnations d'aliments dans le système digestif.

D'un point de vue médical, ces aliments peuvent soulager ou éliminer des troubles de nature chaude, se manifestant par les symptômes suivants : température, teint rouge, soif de boissons froides, etc.

L'excès d'aliments de nature froide (eau gazeuse, eau froide, crèmes glacées) peut entraîner un affaiblissement de l'énergie de la fonction Rate et favoriser l'apparition de mucosités au niveau du système digestif ; à long terme, cette faiblesse pourra se propager et atteindre également l'énergie de la fonction Rein. Les symptômes suivants pourront alors apparaître : diarrhées, frilosité, douleurs abdominales, aliments non digérés dans les selles, œdème, etc.

Exemples d'aliments de nature froide :

  • Céréales et graines : blé (non sélectionnée), orge, millet, sarrasin
  • Légumes : tomate, cresson, oseille
  • Produits animaux : crabe, moelle de porc, pieuvre
  • Huile : de sésame
  • Condiments, épices : menthe, sel, algues alimentaires, sauce de soja
  • Fruits : mandarine, citron, ananas, poire, pamplemousse, banane, pomme, amande, kiwi, melon, pastèque, noix de coco
  • Boissons glacées
  • Aliments plus exotiques : Pourpier (on consomme en salade les jeunes tiges et les feuilles), kaki (fruit d'origine chinoise ou japonaise, de teinte orangée)

Peut-on modifier la nature des aliments ?

A la base , la nature d’un aliment dépend de son origine : les aliments d’origine végétale sont plutôt froids ou frais, tandis que les aliments en provenance du règne animal sont plutôt tièdes ou chauds.

Cette nature provient également du climat de culture ou de pousse. Par exemple, les aliments de nature chaude ou tiède proviennent particulièrement des cultures en altitudes, ou en climat froid. De même, les aliments froids sont le plus souvent originaires des climats chauds ou équatoriaux, ainsi que des bords de mer.

Nous avons la possibilité de modifier la nature d’un aliment lors de sa préparation : plus un aliment recevra de chaleur importante en intensité ou en durée, plus sa nature deviendra chaude. Ceci se produit par deux types de manipulations :

  • Selon les méthodes de cuisson : une cuisson à la vapeur entrainera moins d’apport de chaleur qu’une cuisson directement sur le feu
  • Selon les méthodes de transformation : dessiccation au soleil ou au four, fermentation alcoolique, infusion…

Les saveurs des aliments

Outre une texture, une couleur et une nature, chaque aliment possède une saveur. Classiquement, il existe 5 saveurs : acide (ou âpre, aigre), amer, sucré (ou fade), piquant et salé. Chaque saveur, à partir de l'expérience multimillénaire chinoise, possède un tropisme particulier pour une fonction :

  • La saveur acide a une affinité avec la fonction Foie.
  • La saveur amère avec la fonction Cœur.
  • La saveur sucrée avec la fonction Rate.
  • La saveur piquante avec la fonction Poumon.
  • La saveur salée avec la fonction Rein.

Même si un aliment comprend plusieurs saveurs, il en existe une plus marquée que les autres ; il peut donc être placé dans telle ou telle catégorie. Ceci a directement un intérêt pratique dans la manière de s'alimenter. Ainsi :

  • Telle saveur va nourrir une fonction particulière (par exemple, la saveur sucrée va nourrir la fonction Rate)
  • L'abus de telle saveur va léser la fonction correspondante (par exemple, l'abus de saveur amère va favoriser la chute des poils, via la fonction Poumon)
  • Il est donc opportun, lors des repas, de consommer une petite quantité des toutes ces saveurs.
  • En cas de faiblesse de telle ou telle fonction, l'organisme, inconsciemment, sera attiré par la saveur correspondante. De même, dans ce cas, il est opportun de privilégier cette saveur.
  • En cas d’hyper-fonctionnement de telle ou telle fonction, l'organisme, inconsciemment, aura une répulsion pour la saveur correspondante.

Les aliments de saveur acide

La tradition chinoise rattache à la saveur acide deux autres saveurs : âpre et aigre. A cette saveur est rattachée la fonction Foie. En d’autres termes, les aliments de saveur acide possèdent une affinité particulière pour cette fonction.

Ces aliments, par leur action astringente, ont une action de constriction et de maintien. De ce fait, ils peuvent aider dans le traitement des maladies dans lesquelles on peut noter des fuites ou des écoulements pathologiques (transpiration, selles, urines, hémorragies diverses).

Ce type d’aliments possède également une action de régénération des liquides organiques (surtout au niveau de l’estomac), en redonnant de l’appétit et en favorisant une bonne digestion.

La consommation régulière d’aliments possédant cette saveur va donc être bénéfique pour la fonction Foie. Plus précisément, tout en tonifiant la fonction Poumon et grâce à son activité de « rassemblement », elle va éviter que la fonction Foie ne disperse trop l’énergie.

Au contraire, en cas d’excès de consommation de cette saveur, c’est la fonction Rate qui se trouve lésée (en effet, ces aliments vont rétracter les chairs, flétrir les muscles, gercer les lèvres, etc.). Sa consommation doit donc être restreinte en cas d’atteinte des tendons et des ligaments.

De même, un penchant immodéré pour cette saveur, ainsi qu’un rejet total, indiquent souvent un déséquilibre au niveau de la fonction Foie.

Quelques aliments de saveur acide :

  • Céréales et graines : pain au levain, graines de pistache, graines de sésame
  • Légumes : oseille, poireau, tomate
  • Fruits : prune, pamplemousse, groseille, citron, fraise, rhubarbe, abricot, ananas, cassis, pêche, poire
  • Produits animaux : mouton, agneau, faisan, poulet, fromages, yaourt
  • Condiments, épices : vinaigre, mélisse, ortie
  • Boissons : thé Tuo Cha, vins, cidre
  • Produits plus exotiques : Sorgho (graines d’origine africaine), igname (tubercules riches en amidon), pourpier, grenade, papaye, arbousier, graines de lotus, kaki (figue d’origine japonaise), litchi

Les aliments de saveur amère

A cette saveur est rattachée la fonction Cœur. En d’autres termes, les aliments amers possèdent une affinité particulière pour cette fonction.

Ces aliments, par leur action desséchante, durcissante, affermissante, consolidante et dispersante, ont une action d’évacuation et d’assèchement de l’humidité. De ce fait, ils peuvent aider dans le traitement des maladies dans lesquelles on peut noter des œdèmes ou des diarrhées

Ce type d’aliments possède également une action d’apaisement de la nervosité et des palpitations. La saveur amère stimule également l’appétit, augmente la sécrétion des sucs gastriques et peut avoir une action vomitive sur les toxines.

La consommation régulière d’aliments amers va donc être bénéfique pour la fonction Cœur. Au contraire, en cas d’excès de consommation de cette saveur, on peut noter : dessèchement de la peau et des muqueuses, chute des poils et des cheveux, vomissements. De même, un penchant immodéré pour cette saveur, ainsi qu’un rejet total, indiquent souvent un déséquilibre au niveau de la fonction Cœur.

Quelques aliments de saveur amère :

  • Céréales et graines : blé, épeautre
  • Légumes : asperge, laitue, algues, artichaut, céleri, chicorée, endive
  • Fruits : pomme, abricot, figue, pamplemousse
  • Produits animaux : porc, tous les poissons
  • Condiments, épices : basilic, cardamone, estragon, curcuma
  • Huiles : lin, sésame
  • Boissons : café, thé, absinthe, bière, gentiane
  • Produits plus exotiques : Graine de momordique, longane, ramboutan (fruit tropical d’Asie)

Les aliments de saveur sucrée

La tradition chinoise rattache à la saveur sucrée une autre saveur : douce. Cette saveur est très largement représentée dans notre alimentation quotidienne, bien qu’elle puisse être « colorée » par de nombreux condiments et assaisonnements. A cette saveur est rattachée la fonction Rate. En d’autres termes, le sucré possède une affinité particulière pour cette fonction. Ces aliments, par leur action tonifiante, hydratante, détendante (1) et harmonisante, reconstituent l’énergie vitale et la répartit dans les différents organes. Ce type d’aliments possède également une action calmante dans les maladies articulaires ou rhumatismales liées à l’humidité.

La consommation régulière d’aliments possédant cette saveur va donc être bénéfique pour la fonction Rate. Au contraire, l’excès de consommation de cette saveur va léser directement la fonction Rate. En effet, cette dernière n’aime pas le surplus d’humidité, alors que la saveur sucrée, en ralentissant les fonctions de l’estomac, favorise la production d’humidité dans les voies digestives et ralentit la circulation de l’énergie, entraînant par exemple une fatigabilité. De même, un penchant immodéré pour cette saveur, ainsi qu’un rejet total, indiquent souvent un déséquilibre au niveau de la fonction Rate.

Quelques aliments de saveur sucrée :

  • Céréales et graines : épeautre, maïs, millet, quinoa, riz gluant, seigle, amandes, cacahuète, noix, graine de lotus
  • Légumes : haricots, pois, soja noir, asperge, aubergine, betterave, potiron, petits pois, carotte, choux, brocolis
  • Fruits : dattes, banane, raisin, poire, mûre, noix de coco, avocat, cerise, pomme, figue
  • Produits animaux : anguille, carpe, mulet, coquille Saint-Jacques
  • Huiles : palme, sésame, raisin, olive, noix, soja, arachide
  • Condiments, épices : sucre d’orge, sucre de malt, sirop d’érable
  • Boissons : jus de fruits, lait de soja
  • Produits plus exotiques : Amarante (feuille ou graine), kamut (ancienne variété de blé dur)

(1) C’est sans doute la raison pour laquelle une envie de sucré apparaît lors d’un état de tension ou d’angoisse.

Les aliments de saveur piquante

La tradition chinoise rattache à la saveur piquante une autre saveur : âcre. A cette saveur est rattachée la fonction Poumon. En d’autres termes, les aliments à saveur piquante possèdent une affinité particulière pour cette fonction.

Ces aliments, par leur action dispersante et sudorifique, font circuler l’énergie de l’organisme, les liquides organiques et le sang. La consommation régulière d’aliments possédant cette saveur va donc être bénéfique pour la fonction Poumon, en optimisant les défenses immunitaires et en restaurant le métabolisme. En provoquant une transpiration, ces aliments peuvent chasser le vent et le froid de l’organisme (toux, bronchite, etc.). Au contraire, en cas d’excès de consommation de cette saveur, c’est la fonction Poumon qui se trouve lésée, entraînant une contraction des tendons et une sécheresse des ongles (cet excès nuit à la fonction Foie). Ces aliments sont déconseillés en cas de manque d’énergie, d’épuisement des liquides organiques ou de transpiration abondante. De même, un penchant immodéré pour cette saveur, ainsi qu’un rejet total, indiquent souvent un déséquilibre au niveau de la fonction Poumon.

Quelques aliments de saveur piquante :

  • Céréales et graines : millet, orge, avoine
  • Légumes : poireau, radis, ail, gingembre, oignon, soja noir, bulbe de ciboule, fenouil, navet, graine de moutarde
  • Fruits : pêche, abricots séchés
  • Produits animaux : poulet, miel, pollen, viande de cheval
  • Huile : soja, lin
  • Condiments, épices : poivre, menthe, coriandre, origan, sauge, thym, ciboulette
  • Boissons : thé au jasmin, alcool

Les aliments de saveur salée

A cette saveur est rattachée la fonction Rein. En d’autres termes, le salé possède une affinité particulière pour cette fonction. Ces aliments, par leur action ramollissante, assoupissante, humidifiante et laxative, permettent de reconstituer la fonction Rein et de rafraîchir le sang. Ils ont aussi la propriété de disperser les accumulations, d’humidifier et de ramollir les masses indurées.

La consommation régulière d’aliments possédant cette saveur va donc être bénéfique pour la fonction Rein, en lui redonnant de l’énergie. Au contraire, en cas d’excès de consommation de cette saveur, le sang devient stagnant dans les vaisseaux, par altération de sa viscosité. De même, il faut éviter une surconsommation de cette saveur en cas d’atteinte du sang (hypertension artérielle par exemple). De même, un penchant immodéré pour cette saveur, ainsi qu’un rejet total, indiquent souvent un déséquilibre au niveau de la fonction Rein.

Quelques aliments de saveur salée :

  • Céréales et graines : millet, avoine, orge, seigle, graines germées de luzerne et d’orge
  • Légumes : algues, champignon noir, soja, asperge, pissenlit
  • Fruits : châtaigne
  • Produits animaux : boudin, canard, pigeon, porc, salaisons, sanglier, crevette, huitre, moule, calamar, fromages, œufs de poisson
  • Condiments, épices : sel, sauce de soja
  • Boissons : Perrier, Badoit, Vichy, bourrache
  • Produits plus exotiques : Natto (aliment japonais traditionnel à base de haricots de soja fermentés)

Quelle quantité de boissons faut-il absorber par jour ?

Il n'existe évidemment pas de réponse toute faite à cette question. Il n'existe pas non plus de solution purement "mécaniste" où, quelle que soit la quantité de boisson absorbée, le surplus hydrique finira bien par être évacué !

Dans une vision trop simpliste, la boisson va servir à épurer le corps de ses déchets (par une espèce d'effet Karcher !) et le tout sera éliminé par les urines. Donc, plus on boit et plus on élimine les impuretés de l'organisme.

Dans la réalité, il faut de l'énergie pour réchauffer cette boisson jusqu'à la température du corps, de l'énergie pour la faire circuler, de l'énergie encore pour la transformer en différents liquides organiques (sang, larmes, liquide céphalo-rachidien, etc.), enfin de l'énergie pour la filtrer au niveau des reins. Bref, tout ce processus est "fatiguant". Si l'organisme est en bonne santé, tout va bien se passer. Au contraire, s'il est un peu faible ou paresseux, des phénomènes de stagnation d'humidité en surplus (œdème par exemple) peuvent apparaître.

D'un point de vue chinois, la réponse à cette question revient à équilibrer les deux termes de cette égalité :

  • Quantité perdue : pertes diverses (transpiration, perspiration, etc.) + besoins pour fabriquer des liquides organiques + élimination par les urines et les selles
  • Quantité reçue : réserves de l'organisme + boissons diverses + alimentation (fruits, légumes comprenant plus de 90 % d'eau) + humidité reçue de l'extérieur (pluie, douche, etc.)

Il s'agit d'une équation impossible à équilibrer par le seul intellect. Fort heureusement, le "centre régulateur de la soif", situé au niveau de l'hypophyse, mesure en permanence la concentration du sang et déclenche, en cas de besoin, le désir de boire.

Depuis toujours, les Chinois préconise de ne boire que si l'on a soif et uniquement la quantité nécessaire à étancher cette soif. La quantité absorbée peut donc varier très fortement d'un individu à l'autre, d'une activité à l'autre, d'une saison à l'autre, etc.

Chez les personnes âgées, le fonctionnement de la régulation de la soif se fait moins bien. Aussi est-il nécessaire qu'elles boivent très régulièrement de petites quantités d'eau.

Historique de la diététique en Médecine Traditionnelle Chinoise

La diététique en Médecine Traditionnelle Chinoise est appelée Yin Shi Zhi Liao Fa, qui se traduit par « méthode de traitement par la boisson et la nourriture ». Les conseils diététiques ont une part très importante en Médecine Traditionnelle Chinoise, dont les premiers écrits remontent au Huangdi Neijing (Canon interne de l’Empereur Jaune), que l’on croit avoir été compilé durant la Période des Royaumes Combattants (475-221 avant J.C.).

Cet ancien texte médical chinois enseigne à la fois les théories sur la digestion, l’absorption et la distribution de la nourriture pour nourrir les tissus, et décrit comment fonctionnent les processus métaboliques. Il établit qu’un régime inapproprié est l’une des principales causes de maladie, et suggère qu’un régime thérapeutique soit utilisé pour le remplacer et renforcer le traitement de la maladie.

Plus tard, dans la dynastie Sui et Tang (581-907 après J.C.) les premiers traités entièrement focalisés sur la diététique apparurent. Parmi ces textes, ceux du docteur Cui Hao Shi Ling (Diététique classique), du docteur Meng Pin Shin Liao Ben Cao (Matière diététique médicale), du docteur Zan Yin Shi Yi Xin Jian(Nouvelle façon de voir du diététicien), et du docteur Zhang Zhan Yang Sheng Yao Ji (Essentiels pour préserver la santé).

Durant cette période, le fameux docteur Sun Si Miao formula un chapitre sur la thérapie par le régime alimentaire dans le Qian Jin Yi Fang (Prescriptions valant 1000 pièces d’or), disant que lorsqu’il traite une maladie, le docteur doit d’abord prendre en compte le régime et le style de vie du malade, et ne doit utiliser l’acupuncture et les plantes que si les conseils diététiques ne suffisent pas pour améliorer son état de santé.

Le livre le plus important écrit sur la diététique apparait pendant les Dynasties Jin et Yuan (1115-1368 après J.C.) et fut compilé par le docteur Hu Sihui. Le livre est intitulé Yin Shan Zheng Yao (Principes d’une diététique correcte) et contient des principes de cuisson, d’hygiène alimentaire et diverses recettes thérapeutiques. Il contient aussi une liste d’aliments qui doivent être évitées et d’autres considérés comme des poisons.

Du fait que les malades décident de manger, ou bien ce qui aide ou bien ce qui entrave le traitement de la maladie, la Médecine Traditionnelle Chinoise accorde une grande importance à intégrer une alimentation appropriée selon les principes de traitement de la maladie. Ceci permet au traitement d’être aidé par un régime alimentaire destinée à renforcer la constitution du malade et à éliminer la maladie actuelle. Par exemple, un malade qui prend des plantes pour éliminer la Chaleur peut contrecarrer les effets des ces plantes en consommant en excès de l’agneau, de l’alcool ou des fritures. Un malade avec du Froid interne et une digestion faible peut exacerber le problème en mangeant des nourritures crues et en buvant des boissons glacées.

La théorie principale de la diététique est qu’après les traitements mis en place pour éliminer la plupart des facteurs pathogènes de l’organisme (comme la Chaleur, le Froid, l’Humidité, etc.), on doit utiliser des fruits, des légumes, des graines et des viandes pour nourrir et réguler l’énergie de façon à compléter et à soutenir la guérison.